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La frustration

Je souhaite vous partager une situation que j’ai rencontrée avec une maman en consultation cette semaine avec son enfant de 4 ans. Je sais que beaucoup de personnes peuvent se retrouver dans ce cas.

Lorsque l’on a à cœur d’aider notre enfant, on cherche des solutions à son mal-être. Pour cela, on prend rdv auprès de professionnels et on suit leurs recommandations.


Cela implique souvent des restrictions : régime alimentaire, activités à faire, rituels à mettre en place et même si tout est pris en compte avec bienveillance pour favoriser la motivation de l’enfant, sa frustration peut être une épreuve à vivre pour les parents.

En effet, il arrive bien souvent que l’on ressente ce que vit notre enfant dans toutes ces contraintes (pourtant pour son bien !) : les obligations imposées à faire certains mouvements tous les jours, les aliments à manger ou pas… les interventions médicales à anticiper avec des jeux de rôles pour rassurer l’enfant.

Dans ces ressentis, il y a aussi une part d’anticipation : on pense de façon automatique que la réaction de l’enfant par le passé se reproduira et on a alors du mal à vivre ces moments en pressentant le refus, la tristesse, la douleur, la crise…

On souhaite inconsciemment atténuer ces manifestations de la frustration et on « module » alors les conseils des professionnels pour limiter les réactions négatives de l’enfant.

Cette étape de frustration et de dépassement de cette frustration pour l’enfant est pourtant majeure dans son développement. L’atténuer ne fera que repousser dans le temps cette étape et répéter ces situations difficiles.

L’intensité de ce ressenti parental est différent pour chacun, en fonction de notre propre expérience avec nos parents. Il est important, là, de comprendre que ce qui se joue avec notre enfant ne le concerne pas directement mais fait juste appuyer sur une blessure de notre passé, dans notre relation à nos parents et notre vécu personnel de la frustration. Les ressentis que nous pensons être ceux de notre enfant sont en fait les nôtres que nous souhaitons atténuer. Et cela vient nous toucher profondément ! Ainsi, alors même que nous avons fait toutes les démarches pour aider notre enfant (rdv de toutes sortes, lecture de livres, visionnage de vidéos : bref du temps, de l’argent et de l’énergie) nous participons à cette forme d’auto-sabotage en réaction à cette situation. En voulant stopper cette pseudo-difficulté de notre enfant, non seulement le parent ne se guéri pas lui-même de sa blessure passée toujours à vif, mais il freine son enfant malgré toutes les démarches entreprises. C’est l’épuisement qui guette !

Lors de la consultation, j’ai mis en place deux situations sécurisées où la frustration de l’enfant a été déclenchée et sa réaction n’a pas été celle que pressentait la maman ! Elle a été étonnée ! La crise n’est pas venue, l’enfant s’est calmé très vite. Cette expérience différente des anciennes a permis à la maman d’entrevoir une autre possibilité que celle qu’elle a dans ses souvenirs personnels ! Cela lui a redonné confiance et l’a rassuré sur la réaction de son enfant. Et elle est repartie, comme son enfant, avec ses exercices quotidiens pour son bien-être !

Voilà pourquoi j’accompagne enfants et parents : les parents d’aujourd’hui sont les enfants d’hier qu’il convient de comprendre et d’accompagner pour le bien-être de leurs enfants ! Nos enfants sont les personnes qui nous font grandir !





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